10 Mars 2012
Mon avis
"que
reste-t-il quand il ne reste rien ?"
Il y a la vie avant Enola game, et la vie après Enola game. La petite l'appelle la grande lumière, mais qu'est-ce en réalité ?
C'est un ravage. Nous suivons la vie d'une mère et de sa fille de quatre ans enfermées chez elles contre leur gré.
Jour après jour cette mère doit se battre pour sa fille, faire semblant devient son quotidien, alors elle replonge dans ses souvenirs pour puiser de belles choses à partager avec son enfant.
Parfois, elle rêve mais même les rêves deviennent cauchemars. Pour survivre, des militaires envoient des vivres aux habitants au pas de leur porte, mais il est interdit de sortir plus de
quelques minutes car l'air a été touché lui aussi. Puis, ils finissent par ne plus venir et ce sont les vandales qui arrivent pour dépouiller les gens.
Christel Diehl nous raconte cette catastrophe aux allures de fin du monde sans fioritures, les mots deviennent poétique là où la poésie n'existe plus. Je n'ai d'abord pas été enthousiasmée par ma
lecture, mais au fil des pages, les frissons se sont emparés de moi et alors j'ai su qu'Enola game était un grand roman !
Il m'a parfois fait penser à "Je suis une légende" pour cette solitude et ce cataclysme. Mais parfois aussi à Fin de partie de
Beckett car on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dehors, la mère, parfois se hisse en haut d'une fenêtre et observe avec ses jumelles, comme le personnage de Clov chez Beckett. Oui Enola
Game est le roman de la fin de partie. Alors, "que reste-t-il quand il ne reste rien" ? Je vous laisse le découvrir, car Enola Game est une chose à vivre par soi-même et je ne voudrais pas
vous en dévoiler d'avantage.
S'il fallait une note : 8/10
Titre : Enola game
Auteur : Christel Diehl
nombre de pages : 118
Edition, collection : Editions Dialogues